jeudi 18 juin 2009

Voyage d’Alice au pays de l’innovation

Fabliau de l'innovation en prose ("Fábulas")

Tout commence dans un port méditerranéen: être à la mer est toujours un plaisir, sauf que cette fois-ci, je n’ai quasiment pas quitté ma chambre d’hôtel en fin de semaine, immobilisée par un projet. L’innovation est toujours tout sauf consensuelle: elle heurte tellement d’intérêts, qui plus est des intérêts ancrés dans le temps, les habitudes, le quotidien...

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El pastor en su nube

J’ai été longtemps naïve, il me faut aujourd’hui le confesser: croyant m’adresser à un défenseur du futur d’un territoire, me voilà en présence d’un coureur de chèques. Le processus est d’ailleurs sans limite: l’autre jour, un marchand de soupes, ayant lui aussi choisi le créneau de l’innovation, sans grandes connaissances sauf celles de la désinvolture, la sournoiserie et la fourberie, confesse ainsi devoir une partie non négligeable de ses revenus à des clients qu’il met en relation avec des banques suisses, pour ainsi les éviter le fisc tout en travaillant pour des espaces d’innovation. La stratégie, pour élémentaire qu’elle soit, semble rodée: toute personne peu encline à fermer les yeux sur ses combines, est selon l’heure du jour, accusée de faire du tourisme, de magouiller… Intéressant pour ce qui concerne l’innovation…

On a beaucoup reproché aux scientifiques et aux créateurs de manière générale, de peu s’intéresser aux applications de leurs travaux, on oublie la difficulté pour toute personne dédiée à la recherche de s’aventurer dans une jungle humaine où l’ignorance le dispute à l’abdication de tout ce qui peut ressembler de près au de loin à de l’honnêteté.

Mais ce ne sont pas de tels travers humains qui me feront oublier tous ceux qui se sont battus à nos cotés, leur abnégation, leur recherche du bien commun, leur refus de mettre leurs intérêts propres au cœur de leur démarche.